HÉRÉDITAIRES DANS LA BELGIQUE. ^7$
un droit acquis et une loi tacite. Ce n'était pas toujours au reste, par déférence que les souverains tenaient cette conduite à l'égard des seigneurs ; c'était plus souvent par politique et par crainte. Ces seigneurs devenaient, pour ainsi dire , de jour en jour plus turbulens, plus ambitieux .^ plus entrepre- nans, et les souverains, pour les contenir, étaient forcés de permettre ou, du moins, de tolérer leurs usurpations. Ce n'est qu^ainsi que les premiers comtes de Flandre, de Hainaut, de Namur et de Luxembourg sont considérés comme comtes héréditaires; mais ils ne Tétaient, à proprement parler, que de fait La véritable époque où l'on peut dire que ces seigneurs devinrent héréditaires de droit, est donc, comme je viens de le dire, le règne de Charles-le-Simple , qui, pour s'attacher plus étroitement les grands, dont l'appui lui était si nécessaire pour se maintenir dans sa nouvelle souveraineté, leur fit cette lai^ge concession.
C'est donc dans le dixième siècle que commencent les races héréditaires des comtes de Hainaut, de Namur et de bourg. La tige de ceux de Hainaut est Régnier au Long-Col, qui avait épousé Albrade, fille unique d'Albon IL Ce dernier mourut en 860. C'est donc à ce temps, à-peu-près, que doit commencer le règne de Régnier, qui mourut en 91З, 914? 9ï5 ou 916; car les auteurs varient sur la date. Ses prédécesseurs ne doivent être considérés que comme de simples gouverneurs avec le titre de comte ; c'est du moins de l'opinion de Mirœus et de Harœus, et le premier comte héréditaire de Hainaut, selon ces historiens, a été Régnier L Cette opinion est contraire à celle de Vinchant, qui prétend que le comté du Hainaut, dans rétendue qu'il avait au temps de S^^-Waudru, était le