Sur zes Svrtes. 71

diaprés la théorie ^Texlflence des Marées dans quelques "parties de la Méditerranée , à Texclufion àts autres, voyons maintenant ce que difent quelques auteurs modernes, témoins oculaires de ce qu'ils racontent & très-dignes de foi, touchant les Marées de la Mer Syrtique & la nature de ces parages.

Le DoÀeur Thomas Shaw , de la Société Royale de Londres, mort Profefleur en Langue-Grecque à Oxford en 1751 > & Я^^ eft fi connu par fes Voyages en divers lieux de la Barbarie (& da Levant { Z ) il avoic demeuré plufieurs années, parle de la petite Syrte en ces termes : Depuis Capoudia (m) jufqu'à FIfIc de Jerba (n) la cote remplie de petites ijles , de bancs de fables ^' de bas fonds. Les habitans du pays favent merveilleufement fiter de ces circonßances, en s^avançant à pied un mille ou deux dans la mer ^ & plaçant tout le long de leur chemin des claies de ro- féaux, dans lefquelles ils prennent fouvent beaucoup de poiffon{o). Il ajoute ; Dans le tems que je pajfai le long de la petite Syrte ^ les vents d'Eß étoient trop violens pour me permettre d'obferver ( avec précifion ) le flux & reflux de la mer y mais Von m'ajfurci pofltivement qu'à Jerba la mer s'élevoit aJfeT^ fouvent deux fois h jour ^ d'une braffe & plus au-delà de fa hauteur^ ordinaire { p У

Les auteurs de VHifioire univerfelle { q f) qui ne font guère dans cette partie de leur ouvrage que copier Show y difent que la petite Syrte fi célèbre par fin banc de fable qui a été fatale à bien des vaifleaux y appartient aux cotes de Tunis; qu'elle entre l'ifle de Z^erbia ou Jerba & le Cap Capoudia, & que dans tout cet cfpace y qui peut avoir 30 lieues, la côte efi remplie de petites ifies plattes y de bancs de fable & de bas-fonds, & que l'on ne peut douter que la petite Syrte ne s'étende depuis l'un^ bout jufqu'à

( Z ) En François, à la Haye, 174J , a vol i^W"^-^ , ^ ,, t хт j

( m ) Ccft un Cap qui borne la petite Syrte ou Golfe de Gabès vers le Nord.

( n ) Lille de Jerba, Л GcrbU, de Zirbâ,ou de ХагЫ^сгт ce mot eft écrit de toutes ces manières, )borne le même Golfe au Sud;Eft ; elle cft fur la côte d'Afrique, près des confias des Royaumes de Tunis 5c de Tripoli*

( 0 ) Tom. I, p. 248.

( P ) Ibid, p. ^49. . , »r-irrrr

( q ) Traduite de l'Anglois, à Amöerdam, J^66, m ^"^.y vol. XXVI, voyez pages 4JI & 493.